Théâtre

—Les oiseaux—

—Les oiseaux—

Il y a 2 500 ans, Aristophane nous a raconté l’histoire de deux hommes, un peu roublards, qui en ont marre de subir taxes et procès à Athènes et qui cherchent un endroit vraiment tranquille pour “se la couler douce”.

Et si, en 2024, on imaginait deux femmes, elles aussi rusées, qui décident de quitter Bruxelles pour un monde radicalement différent. Touit touit touit. Les oiseaux rient et chantent. Hup hup hup. Des intruses! Des humaines! Tio tio tio tio. Les oiseaux refusent de les accueillir dans les nuages. Tio tio tiotix. Qu’ont-elles à apporter? Qu’est-ce qu’elles fuient? Qu’est-ce qu’elles cherchent? On se met en position d’attaque, on se lance des noms d’oiseaux et puis, on essaie d’imaginer un monde commun.

Quel serait-il, ce monde? Un paradis “d’air pur et d‘eau fraîche” habité par des êtres à plumes ou une ville d’Oiseaux fortifiée et dotée d’une administration impitoyable? Encore faut-il arriver à les convaincre, ces volatiles, pour coloniser leurs nuages… Comment vont-elles argumenter, ces femmes, pour arriver à leurs fins? Et quelles fins?

Né il y a plus de 2 500 ans à Athènes, Aristophane est un poète satirique et auteur de théâtre comique. Il est le premier poète à avoir écrit des comédies, un genre qui dénonce, avec humour, les vices et abus, fait réfléchir sur ce qui nous entoure et ancre la philosophie dans le quotidien et l’actualité. Placer l’intrigue chez les oiseaux permet de renverser (et de poser un regard critique sur) l’ordre existant. En effet, les animaux ne respectent pas les lois humaines.

Bien qu’antique, la pièce met en scène des questions toujours actuelles avec une grande liberté de ton et beaucoup d’humour: l’organisation politique d’une cité, la corruption, la colonisation, l’émigration, le racisme, la privatisation des espaces naturels, la distance parfois grande entre les idées utopiques et la mise en pratique de celles-ci… Coucouville-sur-Nuages n’est en effet qu’un miroir aux alouettes, la cité idéale qu’une illusion.

Un spectacle pluridisciplinaire et humoristique mêlant théâtre des mots, de la voix et des corps, la musique de Jérôme Mardaga à la guitare rock, petits pas de danse classique et arts plastiques. Une version inédite des Oiseaux, version Bruxelles 2024.